Ça t’es déjà arrivé ?
Tu fouilles un peu ton stock de bières et tu tombes sur une bouteille que tu avais un peu oublié. Sans raison apparente, mais c’est comme ca, tu ne t’en rappelles plus.
Alors un des réflexes, c’est de regarder cette fameuse date de « péremption », pour plutôt pour notre produit, la Date Limite d’Utilisation Optimale : DLUO.
On me demande parfois si une bière ça « périme« . La première réponse serait : non. Mais ce serait trop simple, et ce serait éviter la question (c’est pas mon genre).
Dans l’idée des bières artisanales, non filtrées, non pasteurisées, c’est que l’on a un produit vivant, subissant les aléas du temps (entre autres). C’est que ça bouge là dedans ! L’amertume peut se réduire, les arômes du houblon passent, les bulles ne sont plus les mêmes… All things must pass. Et dans les meilleures conditions de stockages (lumière, variations de températures,…), vos IPA et autres NEIPA par exemple sont à préférer en consommation rapide (fraîche par rapport à la date de fabrication). Si vous attendez trop, vous risquez d’avoir un produit différent de ce que la brasseuse ou le brasseur voulait. Et vraiment, c’est dommage. De manière générale donc, on peut se référer à ces dates, d’autant que souvent la brasserie aura eu de l’expérience sur sa bière. Il s’agira pour la brasserie d’indiquer une date où la bière aura toutes ses qualités organoleptiques (goût, odeur). Et notez donc surtout que le houblon n’aime pas le temps qui passe (entre autres).
Evidement, comme la bière est un produit complexe (c’est pour ca qu’on l’aime), il y a des bières que l’on aime voir vieillir. Parce que si ca bouge dans un sens pour les bières houblonnées, certaines autres, avec d’autres caractéristiques, méritent de rester plus longtemps à la cave et parfois d’être « oubliées ».
Certaines trappistes par exemple vont bien supporter le vieillissement, en soulignant certains de leurs arômes. Les gueuzes et leurs levures Brettanomyces, vont particulièrement être intéressantes au vieillissement. On n’oubliera bien sûr pas les bières vieillies en fût, certaines Imperial Stout ou des Barley Wine (des bières souvent très marquées en alcool), qui peuvent développer des saveurs de fruits confits, ou de phénol. Certaines tireront vers des saveurs de porto (madérisation), d’autres développeront un peu plus de rondeur.
Ces vieillissements vont modifier la bière. Elle n’aura pas le même goût fraiche ou non. Cela ne signifie pas qu’elle sera meilleure… ou moins bonne.
Attention. Quand certaines boutiques proposent des grosses réductions c’est que parfois la DLUO est proche. Ce n’est pas grave en soi, mais c’est à prendre en compte si l’on ne veut pas forcément consommer la bière dans un temps court. On salue toutefois les opérations DLUO courte, qui évitent d’éventuels gâchis !
Enfin, question que l’on me pose parfois, quand on parle de « bière de garde« , cela ne signifie pas que c’est une bière qui se garde mais plutôt qui a été gardée (mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas la garder). Il s’agit d’une bière qui a subi une période de garde après sa fermentation primaire. C’est une bière traditionnellement brassée dans le Nord de la France, plutôt maltée que houblonnée.
En France, la mention de cette DLUO est obligatoire. C’est le « A consommer de préférence avant le » et il faut avoir à l’esprit que cette DLUO est donc indicative !
Et comme se le demande Thomas de chez Happy Beer Time : faut-il obliger les brasseries à indiquer la date de mise en bouteille ?
Merci à Benjamin, lecteur, skater, menuisier, buveur, pour sa suggestion de rédaction d’un article sur ce sujet !