A la fin de l’été dernier (souviens-toi), je vous parlais de l’initiative d’Etienne Voinson et de sa carte interactive et participative du houblon sauvage. Certaines et certains d’entre vous ont sauté le pas depuis en récoltant quelques cônes et en les utilisant dans leurs brassins amateurs.
Bien évidement, contrairement au houblon que l’on peut acheter en boutique ou que l’on peut faire pousser chez soi, on peut être un peu frustré ou craintif sur l’utilisation de houblon sauvage, dont on ignore absolument tout des propriétés organoleptiques : si ça se trouve, les cônes que tu es allé cherché dans ce fossé, de la boue jusqu’au épaules, à travers les ronces et en glissant 6 fois, ne sont juste pas intéressants.
Ici, pas de fiche technique, pas de retour d’expérience. Etienne m’a donc proposé des pistes pour aller plus loin dans la qualification du houblon sauvage que vous aurez découvert.
Définir les qualités d’un houblon, ce n’est pas simple. Mais c’est comme pour d’autres produits (dont la bière), ca s’apprend, ca se travaille. Et comme le monde est bien fait, ces principes et exercices vont pouvoir être utiles à la dégustation de bière de manière plus générale !
Le forgeron tout ça tout ça
Un peu de mal à identifier des goûts ? des odeurs ? alors que vous êtes sûr-e de les connaitre ? Un premier entrainement simple pourrait consister, comme quand vous étiez enfant (si si, vous vous souvenez du « kim goût » non ?), à sélectionner quelques produits, à fermer les yeux, et à tenter de les reconnaitre en les sentant ou en les goûtant. Un exercice ludique que vous pourrez prolonger lors de vos repas et dégustations. Cherchez les associations, cherchez dans votre mémoire, décortiquez ce que vous sentez.
En balade, en forêt par exemple, soyez attentifs aux odeurs ! Les pins, les châtaigniers en fleur, la terre humide… Dans un jardin, sentez les plantes, les légumes, l’herbe fraîche… Décelez encore les saveurs de votre café… Associez ce que vous sentez à une image par exemple, pour qu’une fois confronté à cette odeur, vous puissiez mettre un nom ou une émotion sur celle ci. Vous créez alors un lien très puissant, qui, une fois ancré dans la mémoire sera un échantillon de connaissance dans votre cerveau.
Pour aller plus loin, faites un jour l’exercice sur un panel d’un même produit. Sentez plusieurs variétés de pommes par exemple. Vous découvrirez qu’entre une jonagold et une boskoop, les odeurs ne sont pas les mêmes !
La petite astuce du dégustateur de bière : pour remettre votre odorat à zéro, sentez des grains de café.

Pour revenir à la source de cet article, le houblon sauvage, vous pourrez appliquer ces principes à votre récolte, mais également vous servir de votre entrainement pour déguster vos prochaines bières !
Le Comptoir du Houblon, principal producteur de houblon en France propose un petit guide référentiel pour pouvoir choisir leurs houblons, sur lequel vous pouvez vous baser. Des sociétés comme Haas proposent même des kits d’arômes.
Avec Etienne, nous vous avons compilé un petit support simple sur lequel vous pourrez vous appuyer si besoin.
N’oubliez pas de bien référencer vos houblons sauvages sur la carte Hopspot afin d’aider les autres brasseurs amateurs.
A vos marques, prêts, sentez !

Sources :
Etienne Voinson 😉